Si demain n'existait pas...

Publié le par Alex Taurel

Si demain n'existait pas. Si les secondes qui doivent joncher le chemin de nos vies étaient amené à ne plus arriver. Si le temps qu'il reste devait partir. Toutes mes envies, désirs, fantasmes, rêves, projections ne seraient plus que des mots envolés avec la connerie de la retenue, du plus tard et du j'ose pas... Je ne veux pas regretter. Je ne veux pas que tu ne saches pas la couleur de mon voyage si tu étais amené à ne pas la connaître...

Retrouver la boule dans le ventre des veilles de rentrée scolaire en sachant qu'on va se retrouver enfin, siffloter un air badin en m'apprêtant pour m'apprêter à te voir, subir un séisme intérieur en t'apercevant, se mordre l'intérieur de la lèvre inférieure pour empêcher les larmes de t'accueillir, sentir le sol se dérober sous les pas des derniers mètres qui me séparent de toi, être gêné d'avoir envie de t'emb... et se retenir de le faire, briller des yeux en se noyant dans les tiens, bafouiller, se taire, écouter le silence troublant de l'avant, regarder par terre, se racler la gorges, relever la tête et te sourire... Se jeter l'un dans l'autre, le nez avec pour seul logement ton cou, se serrer aussi fort que l'on s'aime, jouir des effets que l'on se sème...

Te tenir la main en marchant, avoir nos sourires en bandoulière, manger une salade en terrasse, commander le café/l'addition, le boire en fumant une clope, te contempler pendant tu t'attardes sur les arbres en fleurs, le couple d'à côté et la vieille bossu qui jette du pain aux oiseaux peu farouches. Entendre ton bonheur silencieux et se taire. Nous écouter ne rien dire, se lever, marcher vers l'avenir, avoir envie de te dire je t'aime et ne pas le faire...

Te faire l'amour tous les jours, violemment, doucement, sévèrement, lentement, avec virulence, silencieusement, dehors, dedans, debout, assis, couché, au réveil, au coucher, entre les deux, plutôt deux fois qu'une, s'embrasser fougueusement, lèvres et langues humides jouant au chat et à la sourie. Te toucher, te caresser, te lécher, te parler, te fesser, t'entendre me supplier de continuer, t'écouter, jouir... ensemble... s'embrasser tendrement... entendre nos respirations s'accoupler pour retrouver un rythme décent...

Nous complaire dans notre vie matériellement instable, éviter la routine, avoir un chez moi chez toi et un chez toi chez moi, avoir deux chez Nous. Te rejoindre, sans que tu ne m'entendes, dans la cuisine, embrasser ta nuque pendant que tu verses les pâtes dans l'eau bouillante et baiser pendant le temps de cuisson. Chanter sous la douche, t'embrasser à pleine bouche quand je te rejoins dans le salon devant les informations, manger des pêches, aller au supermarché et perdre du temps, puisqu'il n'est jamais vraiment perdu quand on est ensemble. Te sentir lire le journal par dessus mon épaule, se brosser les dents en même temps, en se parlant avec les yeux et en se pinçant les fesses. Acheter des choses qui ne servent à rien, lire les potins people, boire du champagne avec de la crème de cassis, un mardi soir de Novembre. Regarder les gens, perdre au scrabble, calmer tes caprices, te voir bouder, faire le con pour te faire rire, s'ennuyer et comater devant Les vacances de l'Amour à des heures impossibles, faire le con encore, rester des heures à tables avec des amis, refaire le monde à deux, dans le lit, sans télé, ni musique. S'engueuler, se dire des mots cru, claquer les portes, partir, ne pas décrocher, faire l'autruche, se rabibocher, sentir nos odeurs et s'apaiser, te prendre en photo, bander à tout bout de champ, te laisser des post-it, recevoir tes MMS coquins, repeindre la chambre en vert, changer l'ampoule, descendre les poubelles ensemble avant d'aller s'en fumer une dans le parc en face, faire des listes exhaustives, danser derrière toi, me mettre quelquefois sur la pointe des pieds lorsque tu es en talons, nous déguiser, louer des films, connaître par coeur le spectacle de Manu Payet. Passer des après-midi d'hiver calfeutré, au chaud sous la couette qui aura élu domicile sur le canapé du salon, à boire des chocolats chaud, fumer des spliffs, manger des beignets au Nutella hyper calorique devant un film romantique, se lécher les babines avant de me charger des tiennes...

Se blottir l'un contre l'autre pour s'endormir et recommencer pour se réveiller, sentir de moi même que je ronfle et me retourner en m'excusant, avant même que tu n'ai envisagée le faire, placer constamment les dessus de mes pieds sous le dessous des tiens. M'endormir, parfois l'oreille sur ton ventre pour être bercé par ta respiration et les bruits bizarroïdes de ton intérieur, parfois mon bras dans le creux de tes seins. Etre étouffé par tes cheveux, se réveiller avant toi pour flirter avec le boulanger, prendre mon café au bar avec les vieux qui sont déjà au rosé, rentrer et attendre que l'odeur des croissants arrivent jusqu'à tes sens... et te voir arriver face à moi, pieds nues, jambes en X, shorty rose, top blanc à bretelles fine, cheveux ébouriffés, pour finir ta nuit, recroquevillé dans mes bras, ta tête dans mon cou, en me chuchotement des je t'aime et des t'es con...

Passer mon permis, manger des oignons, oser demander à la vendeuse de glace, de goutter le parfum Rocher Suchard sans le commander pour autant, apprendre à repasser, ranger mes chaussettes par paire, s'endormir parfois avant minuit, renoncer à voir des matchs de foot, étendre le linge dans le jardin pendant que tu te fais les ongles, t'emmerder quand tu t'épiles, refuser à jamais que tu m'entendes dans la pièce solitaire, te surprendre chaque jour sauf le 14 Février, te masser de la tête aux pieds pendant des heures juste pour nos plaisirs, flâner à Montmartre, aller sur les bateaux-mouches de la Seine, au Théâtre voir Edouard Baer, au cinéma pour le dernier de Romain Duris... ou simplement pour être dans le noir, main dans la main, avec des âmes silencieuses autour de nous. Assister, dans une petite salle, au showcase de Charlie Winston le jeudi, et à celui de Julia Stone le dimanche, manger des frites dans un bistrot de boulevard, faire les grands magasins  pendant l'éternité d'une après-midi de décembre, mais t'assister en cabine quand tu achètes de la lingerie,

S'allonger en été dans l'herbe rafraîchit par l'ombre d'un pin, promener dans un bois qui sent la noisette et la fougère pour cueillir des cerises, s'y arrêter pour faire l'amour contre un arbre, continuer et pique-niquer au bord d'un lac à peine ensoleillé, sortir un morceau de Bleu d'auvergne, de la charcutaille et un Bourgogne rouge. S'enfiler goulûment ces cochonneries avant d'en faire... Te voir te déshabiller, rentrer sans crainte dans cette eau qui te montera jusqu'au dessous des fesses, rouler un pétard en matant la poésie de ton corps et de tout ce que cela dresse : Tes poils, les miens, tes tétons, ma queue. Te voir me rejoindre humide, te sentir te sécher contre moi, les lèvres violiné par le frais qui tombe, passer ce pétard de bouches en bouches...

Aller courir, faire du vélo à deux sur les sentiers d'une île sans voiture, finir des mots croisés entamé la veille, lire la presse féminine, passer une journée en bateau, t'accompagner nager jusqu'à la bouée des 200m en m'agrippant à tes fesse comme à une planche, bronzer à tes coté, te huiler le corps et te crémer les seins, lever ces foutus grains de sable venu s'échouer sur tes reins, te voir aller te rafraîchir dans l'eau toutes les 5 mn et te sentir revenir grace aux gouttes que tu feras perler de tes cheveux sur mon dos, avant de plaquer ton corps à demi nue contre le mien...

Manger des pizza à Rome, s'échapper à Vienne mais ne pas valser, faire la fête à Montpellier, passer des vacances collectives au bord de l'Atlantique : les Landes, Arcachon, Biarritz... Se saouler de bière à Berlin et pisser dans la rue, monter dans les bus rouge, aller à Oxford Street, te prendre en photo dans une cabine à Londres, serrer ta main très fort dans la nacelle d'un manège vertigineux du Mont Tibidabo puis prendre le téléphérique de Montjuic à Barcelone, flâner dans les rues madrilènes, lécher tes seins nues dans les eaux turquoises des Seychelles, être moite à Bali, émerveillé à New York, craintif à Rio, curieux à Sydney, asphyxié à Lima, pied nue en Croatie, s'engueuler à Venise qui n'ai pas fait pour nous et préférer Annecy et le dédales de ses ruelles fleuries, grignoter des gressins à Milan, se gaver de melon et de jambon à Parme, ne pas apprécier la choucroute à Munich, se geler les yeux émerveillee à Saint Pétersbourg, vider les caves d'un Bordelais, se réchauffer devant la cheminée d'un chalet à Chamonix, sillonner la garonne, prendre les métro, les tramways, les bus, les trains, les avions...

Et puis ce mariage, Quel mariage ! Oui, être fier que tu m'accompagnes au mariage de mon cousin. Être fier de t'avoir à mon bras et laisser penser aux autres que je le suis parce que tu es sûrement plus sublime que la mariée, avant qu'ils ne découvrent que je le suis pour ton intelligence, ta repartie, ta sociabilité, ta féminité, ta douceur, ta culture et ta façon d'être à moi et aussi un peu pour ta chute de reins... Te présenter ma soeur, ma grand-mère avant qu'elle ne s'en aille, prendre des décisions, quitter ici... T'entendre t'enfermer dans la salle de bain et te voir en sortir les yeux humides, la bouche pincée, la mou badine avant ton sourire candide... Voir ton ventre s'arrondir, bondir dans tous les sens, voir tes seins grossir et te passer la crème pour raffermir, continuer à te faire l'amour, m'arrêter de fumer pour t'aider, être parents, donner la vie, ne plus dormir mais être habitué, changer les couches, te soulager, te regarder comme une femme fatale et le penser, te désirer, te refaire l'amour comme au premier jour, te confirmer que ton entre-jambes n'a pas perdu son goût parfait, le remettre en effervescence, ressortir, se saouler, voyager à deux, à trois, à quatre... T'écrire un livre qui s'appelerait "Le potentiel romantique de ma femme"... Faire le con pour vous faire rire, rester nous même, faire joyeusement une croix définitive sur toutes les autres paires que les sept qui t'appartiennent (pieds, jambes, fesses, yeux, seins, lèvres x 2...). Continuer à être des enfants même quand on en a fait, être salement romantique, un peu alcoolique, légèrement hystérique, jouer avec le dentifrice, péter les lattes de notre lit et te demander si tu voudrais pas vider des tubes de Colgate avec moi pour les quarante prochaines années de ta vie... T'entendre sourire, te voir dire OUI...

Se nourrir des conneries du quotidien, voir nos peaux se détendre et nos rides se creuser, mais garder nos regards complice, utiliser inlassablement les répliques de Manu Payet, te prendre la main dans la rue, te contempler pendant que tu regardes les arbres perdre leurs feuilles ou les adolescents se bécoter sur les bancs, se sourire, penser que je t'aime et... te le dire. Être heureux d'avoir chercher à savoir quelle femme âgée tu deviendrais et ne pas le regretter...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Publié dans Roman d'un jour

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M
<br /> <br /> :'(<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> touchant...<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Et bien moi, si demain n'existait pas, je te dirais que je suis heureuse que tu fasses partie de ma vie... Un beau frere génial! ah oui et aussi que tu me régales avec tes ecrits alors je prie<br /> pour que demain existe...<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Merci...<br /> <br /> <br /> <br />
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