Chronique d'un suicide littéraire assumé : Jour 29
Je ne suis pas un alcoolique. Je ne dit pas ça parce que j'en suis un, comme on coutume de dire les alcoolique. Voilà, le décors est planté.
Il 2h de la nuit, le week end a démarré depuis tout ce temps. Je pénètre dans un établissement nocturne. Il n'y a ni foule, ni ambiance, ni thème, ni stars, ni strip-teaseuse... Et pourtant je souris. Tandis que j'accède à la dite "zone fumeuse" (la terrasse quoi...), je sens monter en moi les papillons de ma jeunesse (ah non merde ça c'est Cloclo). Il est l'heure de me tirer une chasse de whisky dans le gosier. Mes amis sont là, attablés, bon an, mal an, déjà bien touchés par les effets du houblon, du raisin fermenté ou du malt. Il est temps de faire preuve d'esprit pour voir la plus belle chose qui me soit donné de faire naître : des sourires.
Je me torche, on se torche, des éclats de rire, des traits d'humour, des vannes, des shooteurs, de la fumée, des clin d'oeil, trois mauvais pas de danse pour imiter les vrais danseurs, une tournée assurée et assumée aussitôt regrettée le lendemain niveau financier, des yeux qui changent de formes et de couleur, des langues qui se délient, des déclarations qui fusent, un alcool qui fait frissonner les carcasses déjà bien mal en point, des talent de chanteur qui naissent, des clopes qui s'enchaînent sans entendre nos poumons et nos gorges crier "à l'aide"... une dernière tournée pour la route, mais non quel route ?! une dernière tournée pour le plaisir, et puis et puis une autre pour l'ivresse...
Les lumières se rallument, les yeux se plissent, on voit des choses qu'on définirait moches sans alcool, mais qu'on sublime grâce à lui. C'est un état jouissif.
Il y en a qui boivent pour oublier, d'autres pour se décoincer, certains par goût ou manque d'alcool... Je bois parce que j'aime l'ivresse. L'ivresse c'est un orgasme prolongé sans obligation de jouissance.
La seule main courante que je pourrais émettre contre l'ivresse c'est l'histoire des lendemains. C'est à dire qu'il m'empêche déraisonnablement de tenir à jour ces chroniques. En même temps puisqu'il s'agit d'un suicide littéraire, autant énerver un tant soit peu le lecteur... Ivresse me revoilà !!!
Je ne suis pas un alcoolique. Je ne dit pas ça parce que j'en suis un...