Chronique d'un suicide littéraire assumé : Jour 32

Publié le par Alex Taurel

Serrer les poins, fermer les yeux, courir à fond, toujours, s'empêcher, fuir encore, laisser couler sa vie, s'endurcir, ne pas vouloir, contrôler, refuser, être écorché, passer à côté, penser qu'il y a des rencontres formidables mais aussi des mauvais moments, alors qu'il n'y a pas de moments pour rencontrer des personnes formidables, aller à contre courant, se mentir, s'inventer des fausses raisons pour se protéger des choses auxquelles il faut s'exposer...

Et puis s'arrêter, pour de bon, courir vers elle, lui dire que c'est toi que je veux et y croire, faire des trucs qu'on trouvait débile, offrir des fleurs un autre jour que le 14 février ou pour l'emballer, lui sourire quand elle n'est pas là, la détester de partir, devenir ridicule, accepter de s'angoisser, penser à autre chose qu'a sa vie mais être un égoïste de son état avec elle, baiser pour l'attirer, la tirer sans négliger les baisers, la caresser sans caresser l'espoir d'un retour, tutoyer l'ivresse au quotidien sans martyriser son foie et donc ne plus avoir besoin de boire pour jouir de baiser, découvrir que toi aussi ta peau est érogène, prendre plaisir à voir le plaisir, faire du vélo à deux sans se prendre pour Jalabert, accepter que le temps soit lent, ne pas se crisper des silences, aimer sans croire que ce mot ne soit le prénom de l'entraîneur français qui t'a fait chanter la marseillaise debout sur le capot d'une voiture un soir de Juillet...

Et puis s'arrêter, pour de bon. Aimer la vie rien qu'en pensant qu'un jour tu vivras ça...

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