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Publié le par Alex Taurel

...J'arrive à Marseille à 17h, pour un rdv fixé à la clinique à 18h. Aujourd'hui devrait me permettre de mettre une date précise quand au retour de ma vie qui s'était fait la malle il y a ça un mois et demi maintenant.
C'est une routine. La salle d'attente est comparable au rayon alcool de Géant Casino, un vendredi entre 20h et la fermeture, c'est à dire : fréquenté.
Heureusement, j'ai appelé trois amis à la rescousse : GQ, un livre et mon manque de sommeil...
Je passe rapidement avec les assistantes de mon Professeur, pour les mesures et différentes "photographies cornéennes. A 18h45, ces formalitées sont derrière moi. Au moins il y a ça derrière moi...parce que des patients...i...
Mon entrevue avec le professeur s'est déroulée à 21h !!!
Il y a une chose essentielle à cette expérience. Une qualitée que ces multiples rendez vous, attentes, craintes, peurs, frousse, anxiété, essayent de me faire adopter : la patience.
Pour un impatient, devenir un nain (...) patient après toutes ces heures en en tant que Patient...c'est quelque chose de très poétique. Enfin ne tergiversons pas.
A 19h45, je m'endors lamentablement, tête en arrière, jambes en avant écartés, devant une trentaine de personne. Réveil 20minutes plus tard, bave encoin qui empiète sur ma joue droite, torticolis, bouffée de chaleur...
"C'est vrai !! qu'est ce qu'il fait chaud ici "
A 20h30, je me lèves pour me diriger vers les commodités de la salle d'attente, car oui j'aime bien utiliser ce mot pour appeler les WC.
Le temps d'extirper de son sac de couchage, la machinerie toute moite de ma sieste, et me voila parti dans les moments de méditation. Oui l'homme médite quand il pisse. Va savoir pourquoi !
Bref, il est 21h quand je rentre dans le cabinet du Professeur, il est 20h05 quand il me "saccage" l'oeil...pour un -je cite- fond de l'oeil...j'ai l'impression que mon oeil est une miche de pain pétri par un boulanger...et je sais de quoi je parle...
Il est 20h10, quand je m'avance pour placer ma tête sur l'autel de la guillotine, la sentence va tomber tel une lame.
Pas de date d'opération pour retrouver ma vue. Il faut des examens approfondis...mon coeur se détache de mon corps et se ramasse par terre, mon moral s'émiette comme une biscotte qu'on frotte, je suis abattu en plein élan de positivisme contre la complainte sur soi-même...
Attendre encore...
Et bien soit...J'encaisse et n'oublie pas, qu'il y a toujours quelqu'un de plus mal lotie que soi...
Il faut bien se raccrocher à quelque chose...
Les aventures d'Alex Bator ne sont donc pas arrivés à leurs termes.


Publié dans Actu allités

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P
<br /> Bien sûr qu'il y a toujours quelqu'un de plus mal lotti que soi, mais honnêtement est ce que ça rend la douleur plus supportable de le savoir? ça fait peut être relativiser à un<br /> moment, mais crois moi que quand en pleine nuit j'ai des crises et que je ne peux même pas tendre le bras pour attraper mon téléphone et appeler SOS Médecin tellement la douleur est forte, je<br /> peux te garantir que savoir qu'il y en a qui sautent sur des mines anti-personnel est vrai le cadet de mes soucis ! On est jeunes (enfin moi j'ai quelques heures de vol de plus que toi) et on se<br /> traîne des problèmes à la con. Oui ça fait chier et oui on a le droit de se plaindre (non mais) ! En attendant garde espoir !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> courage...<br /> <br /> <br />
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